Cancers masculins : chiffres clés et prévention
Les cancers sont la première cause de décès chez l’homme en France. Pourtant, les cancers masculins sont des cancers dont on parle encore peu dans les media, avec son médecin ou avec son entourage. Du fait de conventions sociales, les hommes ont tendance à rester discret sur leur intimité ou leur sexualité. Une pratique qui doit évoluer.
Faisons un rapide tour d’horizon des risques, mais aussi des avancées en la matière et des conseils de prévention.
Le cancer de la prostate est le plus fréquent en France tous sexes confondus, avec 500 000 cas annuels. C’est aussi le plus représenté chez l’homme. Heureusement, son incidence est en diminution (-1,1 %) et les progrès de la médecine ont permis une nette avancée du taux de survie : 93 % à 5 ans, soit + 21 % par rapport à 1990. Le dépistage s’effectue le plus souvent par un dosage du taux de PSA dans le sang (antigène prostatique spécifique). Dans 90 % des cas, un taux de PSA faible signifie qu’il n’y a pas de cancer de la prostate, ce qui permet de rassurer le patient.
Le 2ème cancer le plus fréquent chez l’homme est le cancer du poumon. Ce dernier est considéré comme un cancer « de mauvais pronostic » avec un taux de survie à 5 ans de l’ordre de 20 %. Seul un diagnostic précoce permet une chirurgie curative, or les cancers du poumon sont malheureusement souvent diagnostiqués à un stade avancé. C’est pourquoi il est essentiel de faire des contrôles réguliers, notamment si l’on est en présence de facteurs de risque : tabagisme actif et passif, exposition professionnelle, ou antécédents familiaux.
En troisième position figure le cancer colorectal. Celui-ci bénéficie d’un bon pronostic. S’il est détecté tôt, il se guérit dans 9 cas sur 10. Dépister le cancer colorectal est désormais plus facile grâce au test immunologique dans le cadre du dépistage organisé. Il s’adresse aux hommes comme aux femmes, âgés de 50 à 74 ans, qui sont invités tous les 2 ans, à réaliser un test simple. Les résultats sont transmis sous 15 jours.
Notons que si le cancer des testicules est plus rare (seulement 1 à 2 % des cas), il est le plus fréquent chez les hommes jeunes, entre 15 et 35 ans. Là encore, détecté tôt, il peut être guéri dans 90 % des cas. Il n’existe pas de dépistage spécifique pour ce cancer, il est donc recommandé de réaliser chaque mois une autopalpation, pour identifier toute grosseur suspecte. Pour vous y aider, une fiche mode d’emploi a été réalisée par le CHU de Lille, elle est consultable ici : https://www.chu-lille.fr/wp-content/uploads/2022/11/A5_MOVEMBER-GUIDE-AUTOPALPATION.pdf
On le voit, comme pour le cancer du sein largement médiatisé, le dépistage précoce des cancers masculins est un point crucial dans la prise en charge et le succès des traitements. La plupart du temps, le dépistage peut être assuré simplement par des contrôles réguliers avec un professionnel de santé : bilan de santé, prise de sang, contrôle de la peau et des grains de beauté annuel avec un dermatologue, participation au dépistage organisé… en complément d’une auto-vigilance : autopalpation, écoute de soi et attention portée à toute dégradation de son état de santé physique ou mentale. Soyons à l’écoute des hommes de notre entourage et encourageons-les vers un suivi régulier !