Santé masculine : état des lieux et enjeux

28 novembre 2024

En moyenne, 69 % des hommes français se considèrent en bonne santé. Cette perception est soutenue par le fait que, depuis 2003, l’espérance de vie sans incapacité (EVSI) des hommes n’a cessé de progresser. Elle s’établit désormais à 63,7 ans contre 64,6 ans pour les femmes. Malgré cela, l’état de la santé masculine en France reste préoccupant, marquée par des comportements à risques et des inégalités.

D’une part, les hommes adoptent souvent des habitudes moins favorables à leur santé : surconsommation d’alcool, de tabac, mauvaise alimentation et sédentarité. D’autre part, ils consultent aussi moins régulièrement les professionnels de santé, souvent par crainte ou déni. Pour exemple, selon la dernière enquête de l’INSEE*, 88 % des femmes déclaraient avoir consulté un médecin généraliste depuis moins d’un an, contre 80 % des hommes ; 60 % un dentiste ou un orthodontiste, contre 54 % des hommes. L’écart entre les femmes et les hommes apparaît le plus fort pour le recours à un médecin spécialiste : 53 % des femmes contre 42 % des hommes seulement.

Ces comportements conduisent à une surmortalité prématurée, notamment liée aux maladies cardiovasculaires, au cancer et aux accidents.

Afin de renverser cette situation, les enjeux majeurs incluent une sensibilisation renforcée aux dépistages précoces, la promotion de modes de vie sains et la déconstruction des normes culturelles liées à la virilité, qui freinent l’accès aux soins préventifs. En effet, les normes sociales et les stéréotypes liés au genre font encore obstacle à une prise en charge efficace et équitable de pathologies graves telles que les cancers, l’ostéoporose (qui touche aussi les hommes !), la dépression, etc.

Pour maintenir une bonne santé, il est essentiel d’adopter des gestes simples : une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et des examens médicaux périodiques. Le dépistage précoce de pathologies comme le cancer de la prostate ou les maladies cardiovasculaires est crucial. Enfin, il est important de parler sans tabou des questions de santé mentale, souvent négligées. Prendre soin de sa santé, c’est investir dans son avenir.