Dépistage du cancer de la peau : ce que l’on croit savoir… et ce qu’il faut vraiment savoir
Chaque année, plus de 100 000 cancers de la peau sont diagnostiqués en France, dont environ 15 500 mélanomes, les formes les plus graves. Pourtant, les idées reçues restent tenaces, et beaucoup se pensent peu ou pas concernés. À l’occasion de l’arrivée des beaux jours et pour agir en prévention contre les cancers de la peau, il est essentiel de démonter quelques idées reçues.
« Je ne m’expose pas au soleil, donc je ne risque rien » : c’est faux.
Contrairement à une idée répandue, les cancers de la peau ne sont pas réservés aux grands amateurs de bronzage. Certaines formes, comme les mélanomes acral-lentigineux, apparaissent sur des zones peu exposées (cuir chevelu, plante des pieds, ongles) et peuvent survenir sans exposition solaire directe.
D’autres facteurs de risque sont souvent sous-estimés : antécédents familiaux (un parent au premier degré ayant développé la maladie double le risque), peau claire, coups de soleil répétés dans l’enfance, traitements immunosuppresseurs…
« Je prépare ma peau en cabine de bronzage avant de m’exposer en extérieur » : c’est faux et c’est dangereux.
Le bronzage artificiel ne prépare pas la peau au soleil, d’autant qu’une peau bronzée peut tout de même attraper des coups de soleil. Il y a même plus grave : il est désormais démontré que la pratique du bronzage artificiel augmente le risque de cancers cutanés. Depuis 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’environnement et du travail (ANSES) a même recommandé de faire cesser l’exposition de la population aux UV artificiels à des fins esthétiques.
« Je mets de la crème l’été, c’est suffisant » : pas tout à fait.
La protection solaire ne se limite pas à la crème, ni à la période estivale. On s’expose aussi au printemps, en terrasse, à vélo ou même en voiture, car les UVA traversent les vitres et participent au vieillissement cutané et au risque de cancer. De plus, il est essentiel de renouveler l’application toutes les deux heures et en quantité suffisante.
La meilleure prévention repose sur un trio : protéger, surveiller, dépister. C’est pour cela que, toute l’année, les dermatologues mutualistes exerçant dans les 3 centres de santé médicaux de la Mutualité Française en Haute-Garonne se mobilisent activement pour relayer les messages de prévention et rappeler les conseils de prudence auprès de leurs patients. Ils interviennent également, dans le cadre de partenariats de prévention avec les mutuelles adhérentes de la MFHG pour animer des opérations de sensibilisation auprès de publics sensibles.
C’est le cas par exemple avec la mutuelle Air France auprès des personnels navigants, qui présentent un risque accru de développer un cancer de la peau ou avec la mutuelle Matmut, auprès d’adhérents vivant en territoires ruraux où les obstacles à la prévention sont plus nombreux. Les participants bénéficient d’une consultation permettent un examen de l’ensemble de la peau, afin de détecter toute lésion suspecte.
Ce geste, simple et sans douleur, peut littéralement sauver des vies. En effet, un mélanome détecté à un stade précoce se soigne dans 90 % des cas.
Ces initiatives illustrent la mobilisation de la Mutualité Française Haute-Garonne et de l’ensemble de ses professionnels pour rendre la prévention accessible, concrète et adaptée à chacun.